91ÉçÇř

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Des scientifiques parviennent à localiser un sursaut radio rapide d’une brillance jamais observée auparavant

Grâce à de nouveaux télescopes auxiliaires CHIME et à des images de l’espace lointain, des scientifiques remettent en question des hypothèses de longue date sur la source des mystérieux signaux cosmiques
Image par NASA/ESA/CSA/CfA/P. Blanchard et al.; Image processing: CfA/P. Edmonds.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 August 2025

Une Ă©quipe internationale d’astronomes, dont font partie des chercheuses et chercheurs de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř, a localisĂ© dans une galaxie voisine l’un des sursauts radio rapides les plus brillants jamais dĂ©tectĂ©s. Cette dĂ©couverte Ă©tonnante apporte un nouvel Ă©clairage sur l’un des plus grands mystères de l’astrophysique.

Les sursauts radio rapides sont de puissantes impulsions d’ondes radio d’une durĂ©e de quelques millisecondes provenant de l’espace. Les scientifiques soupçonnent qu’ils sont causĂ©s par des Ă©vĂ©nements cosmiques extrĂŞmes, mais n’ont pas encore Ă©tĂ© en mesure de dĂ©terminer leur origine exacte. Les sursauts radio rapides sont particulièrement difficiles Ă  Ă©tudier, car ils disparaissent en un clin d’œil. Au cours des dernières annĂ©es, l’équipe CHIME a dĂ©ployĂ© un vaste rĂ©seau pour dĂ©tecter les Ă©vĂ©nements astrophysiques les plus rares. Elle peut dĂ©sormais les localiser.Ěý

En mars dernier, le radiotĂ©lescope canadien CHIME/FRB a dĂ©tectĂ© un sursaut radio rapide particulièrement brillant en provenance de la Grande Ourse. BaptisĂ© FRB 20250316A, ce sursaut radio est le plus brillant jamais observĂ©. On le surnomme d’ailleurs « RBFLOAT », acronyme de « Radio Brightest FLash Of All Time ». Cette dĂ©couverte marque un tournant important, car les scientifiques ont rĂ©ussi Ă  repĂ©rer son point d’origine en utilisant uniquement CHIME/FRB, l'instrument le plus prolifique pour la dĂ©couverte de sursaut radio rapide.Ěý

« Jusqu’ici, nous Ă©tions seulement capables de dĂ©tecter ces mystĂ©rieux flashs. Nous pouvons dĂ©sormais voir d’oĂą ils proviennent. La prochaine Ă©tape sera de dĂ©terminer leur cause : Ă©toiles en fin de vie, objets magnĂ©tiques exotiques ou un phĂ©nomène auquel nous n’avons pas encore pensé », explique Amanda Cook, chercheuse postdoctorale Ă  l’Université 91ÉçÇř et autrice principale de l’étude dans laquelle la dĂ©couverte a Ă©tĂ© annoncĂ©e.

« C’est comme repérer une pièce de monnaie à 100 kilomètres de distance »

Pour trouver le point d’origine de RBFLOAT, les scientifiques ont eu recours aux nouveaux télescopes auxiliaires de l’équipe CHIME, qui couvrent l’Amérique du Nord, de la Colombie-Britannique à la Californie. Grâce à ces multiples points d’observation, les scientifiques ont obtenu une résolution spatiale sans précédent, ce qui leur a permis de localiser le sursaut dans une zone de 45 années-lumière (soit une zone inférieure à la taille moyenne d’un amas stellaire), à la périphérie d’une galaxie située à environ 130 millions d’années-lumière de la Terre.

« Le sursaut rapide a Ă©tĂ© localisĂ© avec une prĂ©cision impressionnante, Ă  quelques dizaines de millisecondes d’arc près. C’est comme repĂ©rer une pièce de monnaie Ă  100 kilomètres de distance, ajoute Amanda Cook. Ce niveau de prĂ©cision nous a menĂ©s Ă  identifier la galaxie hĂ´te, soit NGC 4141, et Ă  faire le lien entre le sursaut et un faible signal infrarouge captĂ© par le tĂ©lescope spatial James Webb.Ěý»

Une mystĂ©rieuse source de lumière proche infrarouge a par la suite Ă©tĂ© dĂ©celĂ©e Ă  l’endroit exact oĂą RBFLOAT s’est produit. Ce constat a surpris les scientifiques, qui se demandent maintenant si ce point correspond Ă  une gĂ©ante rouge ou Ă  un Ă©cho de lumière faiblissant provenant du sursaut lui-mĂŞme.Ěý

« La haute rĂ©solution du tĂ©lescope spatial James Webb nous permet pour la première fois de distinguer les Ă©toiles prĂ©sentes autour d’un sursaut radio rapide. Maintenant que des sursauts radio rapides rares peuvent ĂŞtre captĂ©s avec un tel niveau de prĂ©cision, nous pourrions ĂŞtre en mesure de dĂ©terminer les types d’environnements stellaires susceptibles de donner naissance Ă  des sursauts aussi puissants, avance Peter Blanchard, associĂ© de recherche de l’Université Harvard et auteur principal d’une autre Ă©tude sur le sujet.Ěý

Bien qu’il s’agisse du plus brillant sursaut radio rapide observĂ© par l’équipe CHIME, les scientifiques n’ont pas dĂ©tectĂ© d’autres sursauts provenant de la mĂŞme source, mĂŞme après avoir surveillĂ© sa position pendant des centaines d’heures Ă  l’aide de l’instrument d’étude CHIME sur plus de six ans. Ce constat va Ă  l’encontre de l’idĂ©e largement rĂ©pandue selon laquelle tous les sursauts radio rapides finissent par se rĂ©pĂ©ter.Ěý

« Ce que nous avons observĂ© semble diffĂ©rent sur le plan Ă©nergĂ©tique des sursauts rĂ©pĂ©titifs que nous avons Ă©tudiĂ©s. Nous rĂ©examinons actuellement certains modèles fondĂ©s sur de fortes explosions qui avaient Ă©tĂ© mis de cĂ´té », indique Mawson Sammons, chercheur postdoctoral Ă  l’Université 91ÉçÇř. Il travaille avec Victoria Kaspi, astrophysicienne et professeure Ă  l’Université 91ÉçÇř, qui codirige la centaine de scientifiques de l’équipe CHIME/FRB.Ěý

Nouvelles possibilités

Ces observations inédites sont décrites dans deux études : l’une porte sur la découverte et la localisation du sursaut radio, et l’autre sur les images de l’emplacement d’où provient le sursaut radio, prises par le télescope spatial James Webb dans le proche infrarouge. Ensemble, elles fournissent des précisions et ouvrent de nouvelles possibilités pour l’étude des sursauts radio rapides en tant que curiosités cosmiques, mais aussi comme outils d’exploration de l’univers.

« C’est le début d’une nouvelle ère. Nous pouvons désormais localiser facilement des sursauts non répétitifs isolés avec une précision inégalée. Cette nouveauté change la donne dans l’étude de l’origine des sursauts », souligne Mawson Sammons.

Les études

L’article «  », par l’équipe CHIME/FRB, composĂ©e d’astrophysiciennes et d’astrophysiciens de l’Université 91ÉçÇř, du Massachusetts Institute of Technology, de l’UniversitĂ© de Toronto, de l’UniversitĂ© Northwestern, de l’UniversitĂ© de la Colombie-Britannique, de l’UniversitĂ© de Virginie-Occidentale et de nombreux autres Ă©tablissements, a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue The Astrophysical Journal Letters.Ěý

L’article «  », par Peter Blanchard et Edo Berger du Center for Astrophysics | Harvard & Smithsonian et par des membres de l’équipe CHIME/FRB, a été publié dans la revue The Astrophysical Journal Letters.

Les Ă©tudes ont Ă©tĂ© financĂ©es par l’Institut spatial Trottier de 91ÉçÇř, la Gordon and Betty Moore Foundation, la Fondation canadienne pour l’innovation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en gĂ©nie du Canada et d’autres partenaires internationaux.

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