91ÉçÇř

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Une analyse de plus d’un siècle de discours politiques remet en question la théorie sur l’évolution de l’usage linguistique

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne faut pas attendre un changement générationnel pour que les mots acquièrent ou perdent des significations
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 4 August 2025

Une Ă©tude dirigĂ©e par une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř remet en question la thĂ©orie selon laquelle il faut que de nouvelles gĂ©nĂ©rations de locuteurs remplacent les gĂ©nĂ©rations plus anciennes pour qu’une langue change. En fait, les locuteurs de tous âges participent Ă  l’évolution du sens des mots. Si les personnes plus âgĂ©es mettent parfois deux ou trois ans de plus que les locuteurs plus jeunes Ă  adopter un nouvel usage, ils sont parfois les premiers Ă  donner un nouveau sens Ă  des mots du vocabulaire courant.

« Cette constatation va Ă  l’encontre des idĂ©es reçues sur l’évolution du langage au fil du temps », affirme Gaurav Kamath, doctorant en linguistique Ă  l’UniversitĂ© 91ÉçÇř et auteur principal de l’article publiĂ© rĂ©cemment dans la revue . Les scientifiques sont parvenus Ă  cette conclusion après avoir utilisĂ© des modèles d’intelligence artificielle pour analyser les changements dans l’usage de plus de 100 mots trouvĂ©s dans 7,9 millions de discours du Congrès des États-Unis prononcĂ©s entre 1873 et 2010 par plusieurs milliers de locuteurs diffĂ©rents.

S’il était difficile d’identifier une nouvelle signification au moment de son apparition, les chercheurs ont pu, une fois cette signification bien établie, remonter le temps pour déterminer quand elle est apparue et en retracer l’évolution.

Par exemple, le terme anglais article, utilisé pour désigner une partie d’un projet de loi ou d’une loi, a conservé le même sens tout au long de la période allant de 1873 à 2010. Cependant, l’usage du mot article pour désigner des objets, bien que courant jusqu’aux années 1940, l’était beaucoup moins dans les années 1950. Depuis les années 1970, environ, il désigne principalement des articles de presse.

Cette étude permet de mieux comprendre les processus sociaux du changement linguistique dans un contexte précis, mais il reste à vérifier si ces résultats se confirment dans des groupes plus diversifiés sur les plans linguistique, culturel et social.

« Nous avons utilisĂ© des donnĂ©es tirĂ©es de discours du Congrès des États-Unis parce qu’elles nous permettaient de suivre l’évolution du langage des gens sur plusieurs dĂ©cennies, mais les politiciens ne constituent pas le groupe de locuteurs le plus reprĂ©sentatif de la sociĂ©tĂ© », explique l’équipe de recherche, dont fait partie Morgan Sonderegger, professeur agrĂ©gĂ© au DĂ©partement de linguistique de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř et coauteur de l’étude. « Nos mĂ©thodes pourraient-elles servir Ă  prĂ©dire comment les gens adopteront la langue des adolescents d’aujourd’hui? » D’après lui, c’est une question qui mĂ©riterait des Ă©tudes supplĂ©mentaires.

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L’article « », par Gaurav Kamath et coll., a été publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences of America.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© en partie financĂ©e par une bourse de formation au doctorat du Fonds de recherche du QuĂ©bec – SociĂ©tĂ© et culture.

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