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Les changements climatiques seraient à l’origine d’une prolifération importante d’algues dans les lacs canadiens

Depuis 150 ans, et tout particulièrement depuis les années 1960, les niveaux d’algues augmentent rapidement dans les lacs canadiens, même les plus isolés
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 31 July 2025

La prolifération des algues s’accélère dans les lacs du Canada, y compris dans ceux qui sont éloignés des zones urbanisées. Une nouvelle étude montre que les changements climatiques en seraient la cause principale.

Une Ă©quipe de recherche dirigĂ©e par des scientifiques de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř et de l’UniversitĂ© Laval a analysĂ© des carottes de sĂ©diments provenant de 80 lacs au Canada afin de dĂ©terminer les changements survenus dans les niveaux d’algues sur une longue pĂ©riode. , publiĂ©e dans la revue Communications Earth & Environment, rĂ©vèle une augmentation spectaculaire de la production d’algues lacustres depuis les annĂ©es 1960.

« Nous avons constatĂ© que les niveaux d’algues ont augmentĂ© dans la plupart des lacs canadiens au cours des 150 dernières annĂ©es, mais que dans les annĂ©es 1960, cette augmentation s’est accĂ©lĂ©rĂ©e de façon spectaculaire, Ă  un rythme sept fois plus rapide qu’auparavant, explique Irene Gregory-Eaves, coauteure et professeure de biologie Ă  l’UniversitĂ© 91ÉçÇř. Le plus surprenant, c’est que ce phĂ©nomène s’est produit mĂŞme dans des lacs isolĂ©s, loin de toute source immĂ©diate de pollution ou d’activitĂ© humaine. »

En combinant l’étude d’archives naturelles, soit des carottes de sédiments lacustres datant des années 1800, et des techniques d’apprentissage automatique, l’équipe a pu déterminer la cause de ces changements et cerner les tendances sur une longue période. Les chercheurs ont ensuite comparé ces relevés avec les données historiques sur la température de l’air, le rayonnement solaire et l’activité humaine à proximité.

« Nos recherches indiquent clairement que les changements climatiques jouent un rôle de premier plan dans la dynamique des algues, précise Dermot Antoniades, coauteur et professeur de limnologie à l’Université Laval. Le réchauffement climatique entraîne le réchauffement des lacs, ce qui favorise la prolifération des algues. »

Si d’autres facteurs, comme le rayonnement solaire et l’aménagement du territoire, ont eux aussi joué un rôle, le réchauffement demeure néanmoins la cause principale.

Les études antérieures portaient sur un petit nombre de lacs ou sur des périodes plus courtes et établissaient souvent un lien entre la croissance des algues et la pollution locale, notamment causée par le ruissellement des engrais.

« Nos travaux révèlent que les changements climatiques, notamment la hausse des températures, constituent la principale cause de la prolifération des algues, y compris dans des lacs isolés loin de toute activité humaine », souligne Hamid Ghanbari, auteur principal de l’étude et chercheur postdoctoral à l’Université Laval, qui a été cosupervisé par Dermot Antoniades et Irene Gregory-Eaves.

Un enjeu qui nécessite la mobilisation de tout le monde

Selon les scientifiques, tout le monde devrait ĂŞtre conscient de la situation.

« Les lacs sont des lieux de baignade, de pêche, d’approvisionnement en eau potable et d’activités commerciales, rappelle Dermot Antoniades. Lorsque les algues prolifèrent de manière incontrôlée, elles peuvent nuire à notre santé, provoquer la mort des poissons, dégager de mauvaises odeurs sur les plages et engendrer des coûts importants. »

Les résultats soulignent la nécessité d’une action coordonnée à l’échelle mondiale.

« Notre étude montre que les mesures locales, telles que la réduction du ruissellement des engrais, ne suffisent plus. Il faut absolument lutter contre les changements climatiques pour protéger les lacs à long terme », affirme Hamid Ghanbari.

« Un lac sain est synonyme d’une population saine, poursuit-il. En ignorant ces problèmes, on laisse notre eau, notre faune et notre économie se dégrader. Tout le monde, tant les citoyens et les gouvernements que les ONG et les entreprises, doit y mettre du sien afin que nous réduisions notre empreinte carbone. »

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L’article « », par Hamid Ghanbari, Irene Gregory-Eaves, Dermot Antoniades et leurs collègues de l’Université du Québec à Montréal, l’Université de Sherbrooke, l’Université Queen’s et le Réseau du CRSNG sur l’état des lacs du Canada, a été publié dans Communications Earth & Environment.

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