91ÉçÇř

Faire face à un AVC : Ce qu’il faut savoir

Entretien avec la Dre Catherine Legault, co-directrice du programme AVC au Neuro

Chaque minute compte lorsqu’il s’agit d’un AVC. Même si un AVC survient soudainement, ses effets peuvent durer toute la vie.

Au Neuro, un centre spécialisé dans le traitement des AVC, une zone d’accueil dédiée et une équipe spécialisée offrent des soins rapides aux personnes qui arrivent. L’équipe multidisciplinaire — composée de personnel en neurologie, neurochirurgie, soins infirmiers, et d’autres spécialistes de la santé — travaille ensemble pour diagnostiquer et traiter rapidement les AVC, afin de sauver des vies et protéger le cerveau.

Nous avons rencontré la Dre Catherine Legault, neurologue et co-directrice du programme AVC au Neuro, pour mieux comprendre ce qui se passe pendant un AVC, comment reconnaître les signes, quels traitements existent et à quoi peut ressembler la récupération.

Ěý

Que se passe-t-il dans le cerveau pendant un AVCĚý?

Dre LegaultĚý: Un AVC se produit lorsque la circulation sanguine normale vers le cerveau est interrompue, peu importe la cause. Le type le plus courant est l’AVC ischĂ©mique, causĂ© par une artère bloquĂ©e dans le cerveau. Il existe aussi les AVC hĂ©morragiques, oĂą un vaisseau sanguin Ă©clate et provoque un saignement dans le cerveau.

Un AIT (accident ischémique transitoire), souvent appelé mini-AVC, provoque des symptômes semblables à ceux d’un AVC, mais qui disparaissent complètement en quelques minutes ou heures. Cela indique souvent un blocage temporaire dans une artère, que le corps parvient à dégager spontanément. Même si les symptômes disparaissent, les causes sous-jacentes et le risque d’un AVC futur restent présents. C’est pourquoi on traite les AIT avec la même urgence : on fait des examens d’imagerie, des analyses de sang, et on peut prescrire des anticoagulants pour éviter que cela se reproduise.
Ěý

Quels sont les symptĂ´mes physiques d’un AVCĚý?

Dre LegaultĚý: Les symptĂ´mes frĂ©quents incluentĚý:

  • Une faiblesse d’un cĂ´tĂ© du corps,
  • Une asymĂ©trie du visage (i˛Ôł¦˛ą±č˛ął¦ľ±łŮĂ© de sourire),
  • Une faiblesse dans un bras ou une jambe,
  • Des troubles de la parole, comme un discours brouillĂ© ou une i˛Ôł¦˛ą±č˛ął¦ľ±łŮĂ© Ă  parler (aphasie).

D’autres symptômes peuvent inclure des changements soudains de la vision, des étourdissements, des difficultés à comprendre le langage, ou plus rarement, une vision double, des difficultés à avaler ou une perte d’équilibre isolée.

Rappelez-vous de l’acronyme VITEĚý:
Visage ˛ą´Ú´Ú˛ąľ±˛ő˛őĂ©
I˛Ôł¦˛ą±č˛ął¦ľ±łŮĂ© Ă  lever un bras
Trouble de la parole
ExtrĂŞme urgenceĚý: notez l’heure des premiers symptĂ´mes et composez le 911

Que faire si on pense avoir eu un AITĚý?

Dre LegaultĚý: IdĂ©alement, la personne devrait consulter un/une neurologue ou un/une spĂ©cialiste des AVC dans les jours suivant un AIT. Ă€ MontrĂ©al, la plupart des hĂ´pitaux peuvent faire une première Ă©valuation et orienter vers des cliniques spĂ©cialisĂ©es, comme la Clinique d’accès rapide pour les AIT Ă  l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al. Si les symptĂ´mes sont rĂ©cents ou toujours prĂ©sents, il faut se rendre immĂ©diatement Ă  l’urgence.
Ěý

Peut-on prĂ©venir un AVCĚý?

Dre LegaultĚý: Absolument. La prĂ©vention passe souvent par la gestion des facteurs de risque cardiovasculaires commeĚý:

  • l’hypertension artĂ©rielle
  • le diabète
  • le cholestĂ©rol Ă©levĂ©
  • la fibrillation auriculaire (un rythme cardiaque irrĂ©gulier)

Ěý

Certaines personnes ignorent qu’elles ont ce problème jusqu’à ce qu’une complication survienne. Heureusement, des appareils portables comme les montres intelligentes peuvent maintenant aider à détecter cette condition.

Pour les personnes ayant déjà eu un AVC ou un AIT, on effectue un bilan médical complet et on peut prescrire des anticoagulants (comme l’aspirine), des médicaments antiplaquettaires ou d’autres traitements pour prévenir un nouvel AVC.
Ěý

Quels sont les traitements d’urgence pour un AVCĚý?

Dre LegaultĚý: Si la personne arrive rapidement Ă  l’hĂ´pital — idĂ©alement en ambulance — elle peut recevoir des traitements appelĂ©s «ĚýhyperaigusĚý». Ces traitements incluentĚý:

  • la thrombolyse, un mĂ©dicament administrĂ© par intraveineuse pour dissoudre le caillot,
  • la thrombectomie, une intervention chirurgicale qui permet de retirer physiquement le caillot du cerveau Ă  l’aide d’un cathĂ©ter.

Ěý

Ces traitements ne conviennent pas à tout le monde, mais pour celles et ceux qui y ont droit, les bénéfices peuvent être très importants. Ces approches ont transformé les soins de l’AVC au cours des 20 dernières années.
Ěý

Quand commence la rĂ©adaptation et que comprend-elleĚý?

Dre LegaultĚý: La rĂ©adaptation commence gĂ©nĂ©ralement dans les 48 premières heures après l’AVC, une fois que la personne est mĂ©dicalement stable. Ă€ ce moment-lĂ , une Ă©quipe multidisciplinaire — incluant des physiothĂ©rapeutes, des ergothĂ©rapeutes, des orthophonistes, des travailleur·euse·s sociaux·ales et des nutritionnistes — commence l’évaluation et les soins.

Si la personne est jugée admissible à la réadaptation, elle est habituellement transférée dans un centre de réadaptation dans un délai de 4 à 7 jours. La récupération peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, et se poursuivre à domicile ou en clinique externe.

La récupération dépend de la gravité, de l’endroit et de la taille de l’AVC, ainsi que de l’âge de la personne. Les personnes plus jeunes ont souvent de meilleurs résultats grâce à la plasticité du cerveau. Certains AVC n’affectent que les mouvements, ce qui permet une récupération plus rapide. D’autres touchent la parole ou la pensée, ce qui peut rendre la récupération plus longue. Même les personnes plus âgées peuvent bénéficier de la réadaptation, bien que les résultats varient. Chez les personnes plus jeunes, la récupération peut sembler complète à l’extérieur, mais des troubles cognitifs comme la fatigue mentale ou des difficultés de concentration peuvent persister.
Ěý

Existe-t-il des technologies pour aider Ă  la rĂ©cupĂ©ration après un AVCĚý?

Dre LegaultĚý: Oui, mĂŞme si plusieurs sont encore en phase de recherche. Des approches comme la stimulation magnĂ©tique transcrânienne (TMS) et d’autres techniques de neuromodulation sont en cours d’étude pour soutenir la rĂ©cupĂ©ration cognitive et motrice. Au cours des 10 Ă  15 prochaines annĂ©es, on s’attend Ă  des changements importants dans la façon d’aborder la rĂ©adaptation, tout comme les soins d’urgence pour l’AVC ont Ă©voluĂ©.

Ěý

Pour en savoir plus :

L'unité de traitement des AVC au Neuro

Dr. Catherine Legault

RECEVEZ NOTRE INFOLETTRE

Ěý

Le NeuroĚý91ÉçÇř

Ěý

Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de 91ÉçÇř, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© 91ÉçÇř. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

Ěý

Ěý

Back to top